martedì 31 luglio 2012

"Autolyse" a Show Me Your Wounds Compilation review on Guts of Darkness

                                                         

cd | 13 titres

  • 1 Urna: 'Endura'
  • 2 Djin: 'Feu follet'
  • 3 Icydawn: 'A matter of deathstyle pt.II: suicide'
  • 4 Maurizio Bianchi: 'Mental depression'
  • 5 Teatro Satanico: 'Autolyse'
  • 6 Sshe Retina Stimulants: 'Volume destruction of cells through the action of their own vibrations'
  • 7 Twilight Angelhood: 'And then...Into your silence'
  • 8 Khem: 'I do aside of me'
  • 9 L:CH:M: 'Canto XIII-Ovvero del contrappasso dei suicidi'
  • 10 Sigillum S: 'Organoleptic improvement of complex and spontaneous ageing'
  • 11 Dead Body Love: 'First or last'
  • 12 Inscissors: 'Mortis (a posse ad esse)'
  • 13 Fehu: 'When we die as martyrs, we'll go to heaven'

cd bonus maurizio bianchi | 2 titres

  • 1 Fatal death
  • 2 Emotional despair

cd bonus outworn | 3 titres

  • 1 Autolyse
  • 2 I'm not
  • 3 Seine Name ist der Selbstmord

remarques

Il s'agit de l'édition limitée coffret proposant outre la compilation, deux minis cds en bonus ainsi qu'une fiole d'huile et un objet lié au suicide.
Quelle est la signification intrinsèque de l'autolyse, autrement dit le suicide ? Quelles forces, quelles pulsions, quelles souffrances peuvent conduire un individu à prendre la décision de mettre fin à sa vie ? Est-ce une recherche de destruction, de renouvellement ? Une fin, un nouveau départ ? Plus d'un s'est déjà posé la question, que ce soit dans des conditions douloureuses ou non. C'est avec cette thématique que le label Show Me Your Wounds a demandé à ses artistes mais également quelques invités de prestige tels que Maurizio Bianchi (dont les collages ornent le livret), Teatro Satanico et Sigillum S de travailler pour produire sa première compilation et une fois encore, le résultat est à la hauteur des attentes puisque outre une version 'normale' nous est proposée une édition coffret (celle dont je vais parler) incluant la compilation accompagnée d'un mini cd bonus avec deux compositions supplémentaires de Maurizio Bianchi, un autre de Outworn, sans oublier une petite fiole d'huile de moteur et un objet lié au thème (lame de rasoir, corde de pendu miniature, balle, pilule...). Morbide ? Certes, le sujet n'est pas des plus joyeux mais l'idée de base se veut une réflexion plus profonde qu'une quelconque glorification du suicide. Vu les groupes présents, l'approche s'effectue principalement dans des genres liés au dark ambient et à la musique industrielle. Parmi les options radicales, une oeuvre de Maurizio Bianchi portant bien son nom construite sur des boucles répétitives avec effet de cassure comme un disque rayé, quelques grincements en arrière-plan...En apparence facile musicalement, cette pièce dans la plus pure veine old school (qui ravira les fans de NON) témoigne précisément de l'état d'oppression mentale pouvant conduire au point de rupture ; toute la nuance est là, caresser l'explosion imminente sans jamais la permettre. L'ambient de Teatro Satanico soulage grandement les nerfs par ses nappes tristes et spatiales, cette voix légèrement vocodées comme perdues dans l'éther. Rien à voir avec Sshe Retina Stimulants qui, sans aller aussi loin que Maurizio en terme d'agression, opte pour un registre plus sombre avec un très bon titre industriel old school qui a tout de l'évocation d'objets chirurgicaux fouillant de leurs axes métalliques les terminaisons nerveuses du cerveau. Dead Body Love ne cherche pas à fouiller mais à percer, les sonorités bruitistes vrillent les nerfs, attaquent en strates uniformes ne laissant pas la moindre échappatoire. Tout le contraire de L:CH:M dont les atmosphères religieuses (samples de chants) laissent la perspective d'un espoir au milieu de l'angoisse. Comment imaginer une telle compilation sans Icydawn, pilier de l'écurie SMYW ? Le Tessinois opte pour une voie dépouillée et minimale insistant sur l'inéluctabilité des choses, entrecoupée de grincements comme autant de signaux d'alerte. Mêmes orchestrations réduites pour Djin mais pour des climats moins cliniques, plus organiques et nocturnes. Très évocateur et réussi. Se démarquant nettement par son aspect tribal rappelant volontiers des échos de Death in June de par les roulements de grosse caisse, la piste de Khem est également une très belle réussite et un des moments-clef de cette collection. Usant aussi de percussions, Fehu nous régale avec une forme de danse orientale méditative franchement jouissive. Une belle manière de clore le cd. Sigillum S choisit une optique trip-hop ralentie, une sorte de post-rock ambient apte à la réflexion, quant à Urna à qui revenait la tâche d'ouvrir la thématique, c'est par un morceau nocturne, ambient, empli d'espace qu'il procède. Ne pouvant objectivement m'attarder sur Twilight Angelhood, je préciserai que ce travail s'inscrit en complément de mon morceau 'Let them leave' mais dans une perspective plus terre-à-terre. Restent Inscissors et leur ambient néoclassique ironique mais rafraichissant dans le contexte plombé que suggère le thème de base. Je parlais de boni musicaux ; il y a donc le mini cd de Maurizio Bianchi (qui s'est décidément investi dans cette compilation) et qui devrait plaire aux aficionados de l'artiste. Un jeu de violon mélancolique est d'abord malmené sur fond de bruits rampant, technique réutilisée sur la piste d'après, plus riche quant aux textures et axant moins l'oppression sur la sècheresse des glitches, encore que tout soit question d'appréciation, la longueur et l'effet répétitif dégageant une impression de folie prenante. Outworn maintenant, il ne s'agit rien de moins que d'une collaboration entre Icydawn et le fondateur du label, le Brighter Death Now local en quelque sorte. 'Autolyse' dégage d'ailleurs quelques échos du projet suédois mais dans une veine nettement moins saturée. J'aime beaucoup.'I'm not' joue sur la scansion des paroles : 'Io non so, io non riesco, io non sopporto, io non sono' jusqu'à la nausée tandis que le flot vocal est progressivement malmené à coups d'effets. Efficace mais peut-être un peu long dans la durée. Le final, lui, louche carrément cette fois du côté de Brighter Death Now, ce qui n'est pas pour me déplaire, son défaut étant d'être ultra bref. Comment pourrait-il en être autrement ? Le passage à l'acte étant si rapide par rapport à la réflexion y ayant conduit...Vous l'aurez compris, les fans ont été gâtés, cette boîte au design soigné est un véritable paquet de Noël regorgeant de surprises. Si la compilation se suffit en elle-même de par sa sélection rigoureuse et intelligente, bien agencée quant aux style proposés, je ne saurais trop vous inciter à acheter la version box. Show Me Your Wounds réussit pleinement son coup, confirmant sa place de label créatif et esthète. (dimanche 17 juin 2012)

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